Selon notre enquête, une dizaine de voitures du modèle 2012, toutes de couleur noire, ont été importées d’Allemagne par un tiers. Et le rabais phénoménal a été accordé en échange d’un accord: Qoqa vendra dans le futur d’autres produits de cet importateur mais… en faisant du bénéfice. «Il est clair, sur les Porsche, avec un tel rabais, nous ne gagnons pas un centime», ajoute le jeune directeur débrouillard. Qui précise que les objets habituellement vendus sur le site n’atteignent jamais des sommes pareilles.
Avance exigée
Comment savoir que les acquéreurs de Porsche seront solvables? «Nous exigeons une avance de 3000 fr. payable par carte de crédit. Le reste est versé ultérieurement. Si l’acheteur ne s’acquitte pas du solde, il perd le montant de son acompte», précise Pascal Meyer. Par ailleurs, histoire de contrer les petits malins qui penseraient réaliser de juteux bénéfices en achetant-revendant le bolide immédiatement, la parade a déjà été trouvée. De fait, l’une des clauses du contrat interdit que la Porsche achetée via Qoqa soit remise sur le marché avant au minimum une année.
Pour Pascal Meyer, cette vente de Porsche à bas prix résulte d’un défi qu’il s’était lancé: «Qoqa avait déjà vendu des Mini Cooper avec un rabais de plus de 30% et là, nous voulions prouver que nous réussirions à faire mieux avec une voiture de luxe!»
Communication hors norme
Cela dit, ce pari n’est pas du goût de tous. «Ce que vous me dites est très grave. Nous avons juste adapté nos prix en fonction de la faiblesse de l’euro, mais jamais nous n’accordons un rabais pareil. Surtout pas pour une voiture qui est mise en vente depuis seulement trois jours», souligne Maëva Cottin, responsable de la communication du Centre Porsche de Genève.
Un argument qui n’a pas l’air d’émouvoir l’équipe de Qoqa.ch, qui s’est toujours illustrée par un mode de communication hors norme. Comme ces duels organisés en pleine ville de Zurich et qui permettent aux passants de gagner des lots. Une stratégie qui semble porter ses fruits, d’ailleurs: la start-up occupe actuellement une quinzaine de personnes et, en 2010, son chiffre d’affaires tournait autour des 10 millions de francs. Quant à cette année, «nous réaliserons un chiffre d’affaires de 16 millions», estime Pascal Meyer, prêt à relever d’autres défis.
Article du Matin
